vendredi 12 juin 2015

Daesh recrute aussi en Russie et en IsraHell

Ilias Kaguirov, étudiant de l’université navale technique de Saint-Pétersbourg, est soupçonné de recruter des étudiants pour le compte de l’Etat islamique. La semaine dernière, une étudiante russe débauchée par Daesh avait été interpelée en Turquie.

Le recruteur présumé est âgé de 24 ans, il était sur les radars de la police depuis environ un an. D’après les enquêteurs, il est un leader présumé de tout un groupe de recruteurs qui opère dans l’université. Les enquêteurs disent qu’ils étaient au courant qu’Ilias et les autres membres du groupe n’étaient pas de simples étudiants. La police ne l’a pas arrêté plus tôt afin de remonter son réseau, ce qui l’a amené à des contacts situés en Syrie. Ses parents et ses enseignants n’avaient rien remarqué d’étrange dans son comportement.

Ilias Kaguirov, le récruteur arrêté, capture d'écran d'une vidéo de RT
Ilias Kaguirov,

L’arrestation intervient après le retour en Russie de Varia Karaoulova, 19 ans, étudiante modèle d’une prestigieuse université moscovite recrutée elle aussi par Daesh, un terrible choc pour ses parents. Karaoulova a été interpelée puis déportée par les autorités turques à son arrivée à Istanbul. 14 autres femmes russes ont également été détenues à la frontière turco-syrienne, dont quatre avaient pris leurs enfants avec elles. A en juger par les publications des personnes concernées sur les réseaux sociaux, les femmes, une fois mariées, ont été endoctrinées par leurs maris. Les experts du terrorisme, non sans ironie, appellent ce processus le «recrutement de miel».

Varia Karaoulova, capture d'écran d'une vidéo de RT
Varia Karaoulova


Autre cas récent : la disparition de Fatima Djamalova, partie à l’âge de 18 ans de Saint-Pétersbourg pour Istanbul, où sa trace a été perdue. Peu d’informations existent sur la jeune fille, son activité sur les réseaux sociaux témoignait d'un vif intérêt pour la religion et ses pages contenaient beaucoup de vidéos de l’Etat islamique. Un utilisateur appelé «le combattant d’Allah» est mentionné comme son mari sur son profil VK (réseau social russe). 

Le recrutement de Karaoulova et d’autres jeunes femmes dans les rangs de Daesh ainsi que l’arrestation d’Ilias Kaguirov ont provoqué un vrai choc dans la société russe, qui avait connaissance de l’Etat islamique par le seul biais de lointaines actualités. Qu’est-ce qui provoque une telle transformation dans les vies des personnes? Il ressort des témoignages publiés que tous ces jeunes ont mené pendant plusieurs mois une double vie inconnue même de leurs parents et de leurs amis, les sources de leur transformation sont dans la plupart des cas invisibles.


Les départs d'Européens apprentis djihadistes pour l'Irak ou la Syrie a défrayé la chronique ces derniers mois. D’après un rapport des Nations Unis, l’organisation terroriste emploie près de 25 000 combattants étrangers sur ses principaux théâtres d’opérations au Moyen-Orient, plus de 100 pays différents sont touchés par ses opérations de séduction.

Daesh recrute en Israël



En mars, deux jeunes hommes ont quitté la ville de Jaljulia pour rejoindre Daesh alors qu’Israël avait déclaré avoir démantelé une cellule de Daesh sur son territoire. La correspondante de RT Paula Slier a décidé de mener son enquête sur ce sujet.

Au début de l’année, le gouvernement israélien a annoncé avoir démantelé un réseau d’islamistes radicaux appartenant à Daesh. Le maire de la ville israélienne de Jaljulia, Fayek Auda, estime pour sa part qu’il ne faut pas prêter attention au petit nombre de partisans de l’Etat islamique (EI) qui habitent sa ville.

«Sur un million et demi d’habitants, vous ne trouverez pas plus de 20 partisans de Daesh. Ce sont de mauvaises graines. Ils ne font pas partie de la majorité, ce sont des parias», a-t-il expliqué dans devant la caméra de RT. 

Toutefois, deux jeunes hommes, Muhammad Said Ismail Musallam et Mudar Abu Hijli, ont récemment quitté Israël pour la Syrie afin de rejoindre Daesh, preuve que l’organisation terroriste continue de recruter sur le territoire israélien.


La correspondante de RT,  Paula Slier a essayé de parler à la famille Abu Hijli mais il s’est avéré que la vérité pourrait lui coûter cher, raison pour laquelle elle a refusé de témoigner.

«Si vous voulez parler de Daesh, vous devriez leur parler directement et pas avec nous. Mon frère est en Syrie. Je crois que je l’ai dit», a expliqué une femme de la famille d’Abu Hijli.

Paula Slier n’a donc pas eu d’autre choix que de parler au père de Muhammad Saïd Ismail Musallam.

Ce jeune arabe Israélien de 19 ans, a été accusé par Daesh d’espionnage pour le compte du Mossad, les services secrets israéliens. Le 10 avril, le groupe terroriste a diffusé une vidéo de son assassinat. Mais dans l’interview de son père, Paula Slier a toutefois réussi à lui faire reconnaitre que son fils avait suivi la formation de Daesh sans en parler avec ses parents.


«Pendant qu’il était en Syrie, Daesh lui a enseigné beaucoup de choses. Il s’est entraîné avec eux pendant un mois sans nous parler», a précisé Saïd Musallam. «Quand il a terminé sa formation, Daesh l’a transféré de Deir El Zour à la ville de Raqqa», a encore expliqué le père de l’islamiste radical qui a répété que son fils était innocent et que Daesh l’avait exécuté pour la simple et bonne raison qu’il avait essayé de s’enfuir.

«Mohammed m’a dit qu’il y avait des militants de Daesh à Tel-Aviv. Je lui ai dit de n’en parler à personne», a encore déploré le père inconsolé.

Daesh essaye de recruter des milliers de nouveaux adhérents chaque années dans le monde entier. Les aspirants au combat sont envoyés dans des centres de formation où on leur apprend à devenir d’excellents soldats. Il n’y a pas longtemps, Daesh a décidé de recruter des enfants. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), au cours des trois derniers mois au moins 400 enfants ont été engagés au sein du groupe terroriste.

Motivation : le djihad  sexuel

Les mercenaires de Daesh achètent des enfants et des adolescents comme esclaves sexuels, les forcent à "se marier" (selon leur code islamique, qui leur "permet d'épouser, pour une heure, un jour, ou plus" si nécessaire) et, le cas échéant, à passer des opérations de reconstitution de virginité, afin de les revendre plus cher au marché des esclaves,  a révélé un rapport de l'ONU sur l'organisation terroriste.
Si on en croit le rapport, un certain nombre de jeunes filles d’Irak et de Syrie auraient été déshabillées, vendues et forcées de subir une dizaine d’opérations de reconstitution de leur virginité.
«Les filles sont littéralement déshabillées et examinées dans les marchés d’esclaves [par les combattants de Daesh]» , a précisé Zainab Bangura, représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits armés.
Zainab Bangura a survolé le Moyen-Orient entre le 16 avril et le 29 avril et rencontré différentes victimes de viols dans le cadre des conflits armés. La représentante s’est arrêtée en Syrie, en Irak, en Turquie, au Liban et en Jordanie. Bangura s'est entretenue avec des réfugiées et d'autres femmes en fuite qui ont été agressées sexuellement par les djihadistes.
Les femmes de la minorité de Yazidi qui ont survécu la violence de Daesh
Des femmes de la minorité de Yazidi qui ont survécu la violence de Daesh
Les femmes et les enfants sont traitées comme du bétail, a-t-elle raconté. Ils sont «catégorisés, déshabillés et envoyés à Dahuk, Mossoul ou dans d’autres villes pour être répartis entre les dirigeants et les combattants de Daesh».
Une des femmes évoquées dans le rapport a été mariée de force plus de vingt fois et a dû subir une opération de reconstitution d’hymen après chaque séparation.
«Les femmes et les jeunes filles [exposées aux djihadistes] sont en danger et sujettes aux abus à chaque instant de leur vie», a dit Bangura, ajoutant que les mauvais traitements envers les femmes sont encouragés par la doctrine djihadiste.
«Daesh a institutionnalisé la violence sexuelle et la brutalisation des femmes, en faisant un aspect central de son idéologie et de son mode opératoire basé sur la terreur pour atteindre ses objectifs clés».
«L’horreur et la violence ont suivi les jeunes filles à chaque carrefour : au cœur du conflit, dans les régions sous le contrôle de telle ou telle formation armée, aux postes de contrôle et au passage des frontières, sans oublier les lieux de détention», a ajouté Bangura.
Le trafic sexuel, le proxénétisme et les rançons, selon la responsable onusienne, sont des sources de revenu pour l’organisation. 
Les femmes de la minorité de Yazidi qui ont survécu la violence de Daesh
La violence sexuelle est utilisée par Daesh comme tactique de punition, d’humiliation et de démoralisation de la population locale afin d’obtenir plus facilement des informations et de procéder des déplacements forcés.
Les enfants victimes de viols et d’autres atrocités deviendraient en conséquence une «génération d’enfants apatrides» vulnérable aux tactiques de recrutement de Daesh.
Des jeunes filles enceintes à l’âge de neuf ans, selon le rapport, auraient été avortées de force.
Beaucoup de victimes proviennent de la minorité religieuse yazidi en Irak. Environ 40.000 d’entre eux auraient été enlevés par les combattants de Daesh en août dernier. Les autres minorités sont en péril y compris les chrétiens, les turcs irakiens et les Shabaks.
Une vidéo apparue sur Youtube en novembre dernier montre des combattants de Daesh riant et se moquant tandis qu'ils achètent des esclaves yazidi.
La plupart des femmes interrogées ont honte et se sentent incapables de retrouver une vie normale après avoir été agressées d'une manière aussi brutale et humiliante.

Daesh exporte des stupéfiants en Europe et en Afrique 

« Le groupe terroriste Daesh est un grand fournisseur de drogue en Europe et en Afrique », a affirmé, Viktor Ivanov, le chef du Service fédéral russe pour le contrôle du narcotrafic.
« Les daeshistes prospectent de nouveaux marchés pour les drogues produites en Afghanistan. En outre en Asie, ils introduisent également de stupéfiant en Europe et en Afrique. Les daeshistes utilisent les revenus obtenus du trafic de la drogue pour financer leurs activités », a indiqué, à Kamercent Viktor Ivanov.
« Daesh exporte chaque année environ 1 milliards de dollars de drogue », a-t-il ajoutant critiquant l’approche de l’OTAN et de l’Occident envers la question de la drogue en Afghanistan. Depuis le début des opérations des occidentaux, en Afghanistan, la production d’héroïne dans ce pays s'est quadruplée. 

La campagne américaine contre Daesh est vouée à l’échec

Un des officiers du renseignement américain, structure la plus proche du président Obama a conclu que la situation en Irak est un «bourbier». Pire, que l’action américaine est même vouée à l’échec. Il s’apprête à rendre public son témoignage au Capitol, selon Fox news. 

Le Major général Vincent R. Stewart
Le Major général
Vincent R. Stewart
Des documents internes tirés du Defense Intelligence Agency (DIA) et que Fox News a pu consulter démontrent que le Major général Vincent R. Stewart, ce Marine à la tête de l’agence, est en accord avec ses analystes postés au Moyen-Orient et qui utilisent le terme de «bourbier» pour décrire l’état des lieux face aux efforts américains dans la lutte contre Daesh.  Il a toute fois annoncé que le terme « bourbier » est «trop politique» et ne doit pas être utilisé dans des remarques préparées à l’intention de l’opinion publique.
Les documents montrent en outre que les meilleurs analystes du DIA, l’une des 17 agences d’espionnage américaines et principal fournisseur de renseignements classifiés sur les capacités militaires étrangères ont conclu que la campagne contre Daesh sombrait principalement parce qu’il n’y a pas de réconciliation politique en Irak, et que les forces sunnites que le président Obama espère former et équiper, sorte d’armée anti-terroriste « ne font pas confiance » aux États-Unis.
Hannibal GENSERIC