mardi 29 mars 2016

Islamisme. Bourguiba nous avait mis en garde dès 1951 ! BCE l'a trahi !

M. Rachid Sfar, ancien Premier ministre de Bourguiba a diffusé sur les réseaux sociaux une lettre de Bourguiba à Salah Ben Youcef, datant de 1951. Nous la publions ici pour l'intérêt qu'elle a suscité auprès des internautes, mais aussi pour l'Histoire. Il est bien dommage que son "élève" Béji n'ait pas retenu la leçon, car en 2011, il a légalisé EnnahDaech, et aujourd'hui, il est co-responsable, avec Ghannouchi et Marzouki de la prolifération des terroristes tunisiens en Tunisie, en Libye, en Syrie, en Irak et en Europe.

LETTRE DE BOURGUIBA ADRESSÉE A SALAH BEN-YOUSSEF LE 25 MAI 1951

CHER SI SALAH, 
Je reprends ma conversation. Je n'ai pas voulu poster cette lettre hier. J'ai préféré attendre le départ d'un ami pour la lui confier
Je me suis longuement étendu sur le problème zitounien parce que j'estime qu'il dépasse notre vieux différend avec les " archéos ". C'est un problème qui est en train d'évoluer vers une direction dangereuse, un problème dont les éléments ne sont déjà plus ceux d'avril 1950, un problème qui se pose, au surplus, avec plus d'acuité dans tous les pays musulmans arrivés à l'indépendance. 

Il ne faut pas s'y tromper : à côté et au-dessus du différend initial sur les réformes de l'enseignement zitounien, il y a - chez les chefs, chez les pontifes - la conscience nette du danger que constituerait pour eux l'accession au pouvoir des leaders du Néo-Destour, de formation occidentale et de mentalité progressiste.
Je vous raconterai toutes les difficultés qu'éprouvent les gouvernements des pays musulmans que j'ai visités, à résister à l'opposition insidieuse des exaltés de l'Islam, à mentalité zitounienne, qui sévissent dans ces pays et résistent à cette adaptation de l'Islam aux nécessités de la vie internationale moderne (Ikhwan el-muslimin au Moyen-Orient, Djamaâ el-Islam, au Pakistan, opposé à la Ligue musulmane présidée par Liakat Ali Khan, Dar-ul-Islam, tenant encore le maquis en Indonésie, Fidayn el-Islam en Iran etc…)
J'ai assez longuement développé cette question dans mon interview à la " République Algérienne " dont je vous ai envoyé une copie pour être publiée dans " Mission ".
Le danger en Tunisie, c'est qu'en se posant à nous avant notre libération, avant la reconquête de notre souveraineté, ce problème risque de diviser prématurément le peuple en deux factions irréductibles, ce qui aurait pour résultat de retarder (notre libération)…
Peut-être qu'une garde zitounienne destinée à faire pièce à la " Voix de l'étudiant zitounien " est une bonne chose, à flatter même leurs ambitions, à dissiper leurs inquiétudes, à empêcher à tout prix que l'antagonisme ne dégénère en une guerre inexpiable qui ne fera l'affaire que du colonialisme…
C'est pourquoi il convient, tant que nous n'avons pas fini avec notre principal adversaire, de ménager les zitouniens en vue de les gagner, de faire preuve de patience et de sang-froid avec les chefs, de maintenir surtout le contact avec les étudiants, en grande majorité de bonne foi, de façon à les empêcher de devenir les troupes de choc d'un quarteron d'intrigants, d'ambitieux ou de fanatiques qui au fond d'eux-mêmes préfèrent encore la domination française qui leur garantit un certain prestige à l'indépendance nationale avec le Néo-Destour.
C'est pourquoi pressentant dès 1949 (à mon retour du Caire) la gravité de ce problème, j'ai essayé de neutraliser, voire de conquérir Fadhel Ben Achour (en exploitant le respect qu'il avait pour moi personnellement), en vue de priver le clan religieux de la seule tête pensante et agissante qu'il possède en Tunisie.
Je me demande s'il ne sera pas trop tard à mon retour en Tunisie pour reprendre cette tentative, maintenant que le sang a coulé entre nous et que les positions se sont durcies de part et d'autre. Ce serait réellement dommage
Le même problème, le même antagonisme, se pose, je le répète en Égypte, en Syrie, au Pakistan, en Indonésie, mais il y est moins redoutable parce que le pouvoir dans ces pays est entre les mains de progressistes qui se rendent compte que seule une adaptation de l’État musulman aux nécessités de la vie internationale et du monde moderne est en mesure de garantir la survie, le développement et le progrès du monde musulman et, partant, de l'Islam.
J'ai eu de longues conversations à ce sujet avec Slaheddine Pacha, Liaquet Ali Khan, Soekarno et aussi avec les leaders des clans adverses
Tâchez donc de faire un effort pour voir ce problème de haut, de très haut, de dominer la voix du sentiment, d'obtenir surtout que nos militants réalisent le danger mortel que constituerait pour nous, en cette période difficile, où nous sommes si vulnérables, une lutte inexpiable sur deux fronts, le bénéfice et les possibilités qu'une telle lutte offrirait à la France colonialiste pour perpétuer sa domination. Je suis sûr que si vous arrivez à regarder ce problème de cette altitude, la solution n'est pas difficile à trouver. J'en ai fini. Je vous envoie, à tous, mes sentiments les plus affectueux.
Habib Bourguiba
Publié dans Tunivisions le 04 - 06 - 2012
Béji Caïd Essebsi n'a jamais digéré sa destitution par Ben ALI. Il n’avait jamais dévoilé les raisons de sa destitution. Mieux encore il prétend avoir démissionné tout en en refusant le poste de Président du conseil constitutionnel !!! La vérité est toute autre : deux ans après le “changement du 7 novembre”, Béji Caïd Essebsi était candidat sur les listes du RCD aux élections anticipées de 1989. Élu à la chambre des députés, il en a assumé la présidence de la commission des affaires politiques et des relations extérieures puis, la présidence de la chambre. Cette dernière fonction ne durera pour lui qu’une seule année et il connait fort bien les raisons de cette mise à l’écart : N’a-t-il pas reçu, discrètement et sans en informer Ben ALI, le patron des services de renseignements Français ? Béji Caïd Essebsi présidait la chambre des Députés. Cette ‘’trahison’’ lui a valu de reprendre son siège de simple député : Toujours pas de démission de sa part : quelle humiliation!
Il espérait toujours et c’était pourquoi il s’est contenté de ‘’cultiver son jardin’’ pendant plus de 15 ans sans se manifester, même pas pour dénoncer les conditions de détention de Bourguiba. Ce n’est qu’après "la révolution de la brouette", durant laquelle les présidents nationalistes ont été destitué ou abattus par l'Empire anglo-sioniste,  que BCE se rappelle qu’il est Bourguibiste et qu’il en est l’héritier exclusif, il veut dire qu'il en est le traître exclusif. A-t-il oublié que pendant toute la période de la « détention » de Bourguiba, Béji Caïd Essebsi n’a jamais levé le petit doigt pour dénoncer ni la « résidence surveillée » de son idole, ni les atteintes aux droits de l’Homme ni la répression exercée par Ben Ali?

Je me suis tout à coup rappelé ces anciens esclaves renégats qu’autrefois les beys de Tunis, d'Alger ou de Tripoli achetaient ou kidnappaient, encore enfants, en Europe. On les appelait les Janissaires. Ils devaient servir de garde prétorienne de leurs maîtres, car ces beys n'avaient aucune confiance dans leurs sujets. Mais dans les palais aux dédales insondables, les janissaires et autres eunuques complotaient aussi contre le Bey pour s’emparer du pouvoir. 
Est-ce l’origine du nom "Caïd Essebsi" qui m’a rappelé les janissaires, qui, lorsqu'ils étaient encore jeunes, servaient aussi de "mignons" aux sultans, califes et beys pédophiles.
Le Bey réclame sa "pipe"
En effet, l''aïeul de Béji est un ancien janissaire, un esclave italien du Bey de Tunis. Béji en a gardé non seulement les traits physiques, mais aussi les traits psychologiques.
Dans sa jeunesse, cet aïeul était donc devenu le mignon favori du Bey. Son job ? s'occuper des pipes du monarque.
En arabe, un sebsi, c'est une pipe, au propre comme au figuré. D’où ce nom calamiteux et néanmoins humoristique, de "Caïd de la Pipe", ((Caïd Essebsi), autrement dit, le super spécialiste de la pipe), fièrement porté par celui qui, depuis 2011, œuvre à réhabiliter l'islamisme criminel, donc à faire exactement le contraire de Bourguiba, dont il se réclame. C'est ce qu'on appelle un traître.

Le poète l'avait bien dit, il y bien longtemps :  
فَقَدْ بَشِمْنَ وَما تَفنى العَنَاقيدُ
نَامَتْ نَوَاطِيرُ تونس عَنْ ثَعَالِبِها
فالحُرّ مُسْتَعْبَدٌ وَالعَبْدُ مَعْبُودُ
صَارَ الخَصِيّ إمَامَ الآبِقِينَ بِهَا
إنّ العَبيدَ لأنْجَاسٌ مَنَاكِيدُ
لا تَشْتَرِ العَبْدَ إلاّ وَالعَصَا مَعَهُ
 
Hannibal GENSERIC