dimanche 23 juillet 2017

L'Amérique reconnaît sa défaite en Syrie. Champagne !!


L'annonce du Président Trump cette semaine d'arrêter les livraisons secrètes d'armes de la C.I.A. aux miliciens en Syrie [1] est l'admission d'une défaite. Les États-Unis ont perdu leur guerre de six ans pour effectuer un changement de régime dans un pays arabe. Il est grand temps d'en finir.

Ce n'est pas encore fini, bien sûr. Il reste à savoir si la décision de Trump peut en fait être mise en œuvre. La C.I.A. peut-elle obéir aux ordres ? Est-ce que Les États-Unis pourront arrêter les régimes clientélistes dans la région, comme l'Arabie Saoudite, d'intensifier leur fourniture secrète d'armes étatsuniennes aux miliciens en Syrie ?

Ainsi, la décision de Trump ne signifie pas que les États-Unis et leurs alliés retireront leur armée de l'air de Syrie, où elle opère illégalement en violation du droit international.
Néanmoins, la déclaration présidentielle étatsunienne de la fin du rôle de la C.I.A. pour alimenter l'insurrection en Syrie devrait être bien accueillie. C'est une bonne décision et courageuse également à cause des critiques anti-russes que Trump ne manquera pas de recevoir pour avoir pris cette décision. Il aurait été politiquement opportun pour Trump de n'avoir pas laissé tomber la C.I.A. en Syrie. Mais ce faisant, il doit nécessairement composer avec l'hystérie anti-Russe de Washington tandis qu'une grande partie des médias l'accuse d'être "un faire-valoir du Kremlin".
Avec un nombre de morts syriens allant jusqu'à 400.000 durant les six années de guerre, des millions de réfugiés et un pays culturellement riche poussé au bord de la destruction, c'est une évidence flagrante que Trump a fait le bon choix pour réduire au moins partiellement le flux des armes, en arrêtant le programme de la C.I.A.. Il est plus que temps de mettre fin à l'agression criminelle menée par les États-Unis envers la Syrie.
L'appel de Trump fut aussi courageux parce que les médias étatsuniens ont immédiatement et de manière prévisible dépeint le mouvement comme "une concession envers la Russie". Avec un président étatsunien déjà attaqué avec des accusations incessantes "d'avoir fait collusion" avec la Russie pour obtenir la victoire électorale à la Maison Blanche l'année dernière, sa décision cette semaine de rappeler les chiens de guerre lâchés en Syrie apportent encore plus de grains à moudre aux rumeurs russophobes.
Plutôt que de dire la vérité et admettre que les États-Unis ont été engagés dans une guerre sordide, criminelle en Syrie qu'ils ont finalement perdue, les médias étatsuniens retournent la situation en considérant maintenant la fin des opérations de la C.I.A. décidée par Trump comme "une concession" à la Russie.
En dépit de tous ses défauts et il en a beaucoup, Donald Trump sait au moins quand admettre que la guerre étatsunienne en Syrie a échoué. Et malgré les critiques russophobes qui essayent de le coincer, Trump apparaît prêt à prendre la bonne décision pour terminer cette guerre criminelle étatsunienne.

[1] Syrie. Trump dissout l'armée de mercenaires islamistes de la CIA
Finian Cunningham
Source :   Sam La Touch


Un chef d’état-major américain : nous n’avons pas le droit de rester en Syrie
Un commandant des opérations spéciales des États-Unis a admis qu'un séjour prolongé des soldats étasuniens en Syrie est contraire au droit international et que la Russie aurait tout à fait raison de les interroger sur la légalité de leur présence là-bas.
Lors du forum de sécurité d'Aspen, vendredi, on a demandé au chef d'état-major des Opérations spéciales, Raymond Thomas, si les forces américaines resteraient en Syrie, après que l'État islamique (IS, Daech) soit vaincu, pour, éventuellement, soutenir les forces kurdes au nord du pays.
Thomas (Vidéo) a reconnu que les forces américaines se battaient dans une Syrie souveraine, où ils «n'auraient aucune capacité  de rester» si cette présence est remise en question «en termes de droit international», a déclaré Thomas en répondant à la question du journaliste de Washington Post.
"Voici l'énigme", a poursuivi Thomas. "Nous opérons dans ce pays souverain, la Syrie. Les Russes, leurs fidèles soutiens, ont déjà invité les Turcs à quitter la Syrie. Nous sommes sur le point de recevoir des Russes la question: «Pourquoi êtes-vous encore en Syrie?
"Cela s'est avéré sous la forme d'appels rapprochés discrets, là-bas. Mais ce sera difficile pour nous. Je consulte des avocats et un tas de gens en termes de droit international sur la base de notre séjour pour autre chose que notre CT [contre-terrorisme]. Nous sommes allés là-bas pour toutes les raisons justes, mais si les Russes jouent cette carte, nous voudrons peut-être rester encore et nous n'avons aucune capacité à le faire. ”
BREAKING: Assad: No one invited US to Manbij, all foreign troops in Syria without permission are ‘invaders’ https://on.rt.com/85eo 
Le président syrien Bashar Assad a déclaré que les troupes étrangères non invitées, y compris celles des États-Unis, sont des «envahisseurs» qui ne font  que prolonger le conflit.  Par contre, Assad a invité les forces russes en Syrie à se joindre à l'opération antiterroriste.
 Vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que la présence américaine dans le pays déchiré par la guerre était illégitime et a accusé le directeur de la CIA, Mike Pompeo - qui avait critiqué la présence de la Russie en Syrie - de pratiquer le «double standard».
Lavrov a cité les rapports des médias turcs selon lesquels "dix bases américaines ont déjà été installées en Syrie" et il a aussi souligné les "centaines de bases militaires des États-Unis partout dans le monde".
Le patron de la CIA : «Les Russes font tout pour nous rendre la vie difficile»
Le directeur de la CIA, Mike Pompeo, (Vidéo) a minimisé le rôle de la Russie dans l'opération syrienne, affirmant qu'il n'y a qu’une «preuve la plus minime» que la Russie poursuive une stratégie sérieuse.
‘Russians find any place they can make our lives more difficult’ – CIA chief
Sukhoi-30, l'avion qui fascine les Américains
Les relations entre les États-Unis et la Russie ne sont pas « sans ambiguïté », a annoncé jeudi le responsable du renseignement américain au Aspen Security Forum. Tout en déclarant que le paysage en Syrie a «changé fondamentalement» depuis que la Russie est entrée dans le pays, il a déclaré que les intérêts de la Russie ne sont pas les mêmes que ceux de l'Amérique.
"Nous essayons certainement de trouver des endroits où nous pouvons travailler aux côtés des Russes, mais nous n'avons pas le même intérêt. Donc, du point de vue du Renseignement, nous essayons d’atteindre les résultats américains en Syrie - ce qui est dans l'intérêt de notre pays et pas dans le leur », a déclaré Pompeo au chroniqueur New York Times, Bret Stephens au forum à Aspen, au Colorado.
Parmi la liste des «amis» américains dans la région, le directeur de la CIA a mentionné le Royaume-Uni, la France et les États du Golfe, tout en excluant la Russie.
"Je pense qu’à chaque fois que les Russes trouvent un endroit où ils peuvent rendre notre vie plus difficile, ils trouvent que c'est quelque chose qui leur est utile. Du point de vue du renseignement, il est également clair qu'ils ont l'intention de rester là-bas. "
Le sénateur russe Konstantin Kosachev  a répondu que   ces allégations de Pompeo dénotent de «mensonges ou d’incompétence», en disant que le chef de la CIA essayait intentionnellement de tromper le leadership et le public américains, ou que la CIA manque de professionnels disposant de sources adéquates sur le terrain.
La déclaration de Pompeo a également été contestée par le vice-président irakien Nouri Maliki, qui a déclaré que, sans la Russie, "la région serait entièrement détruite", rapporte Sputnik, citant Maliki.
"Sans l'approche de la Russie de la question syrienne qui diffère de celle des États-Unis, le régime syrien tomberait, les terroristes auraient intensifié leurs actions grâce à cela, la carte régionale changerait et, en fin de compte, elle conduirait à la chute de Bagdad aux mains des terroristes", a déclaré Maliki à Spoutnik dans un entretien exclusif.
Malgré toutes les différences, Pompeo croit quant même que "ce serait une mauvaise chose de tourner le dos" à la Russie, car il est nécessaire d'obtenir et de partager des informations "pour les aider à éliminer ces menaces terroristes qui présentent des risques pour l'Amérique".
"Si la Russie a l'information qui peut nous aider à lutter contre le combat CT [anti-terrorisme] dans le monde entier, il est de mon devoir, non seulement le bon choix, de travailler avec eux".

Hannibal GENSERIC