dimanche 9 juillet 2017

Trump tente de "manoeuvrer" Poutine afin de casser l’axe Pékin-Moscou



Lors de la réunion entre les  présidents Poutine et Trump à Hambourg en Allemagne, en marge du Sommet du G20, la Russie a reçu, de la part du ministère américain de la Défense (DoD),  un étonnant document d'évaluation mondiale hautement classifié qui détaille comment les États-Unis seraient prêts à restaurer la "grandeur  de la Russie", que les Américains considèrent comme seul moyen d'arrêter un conflit mondial (troisième guerre mondiale) provoqué par l’expansion  continue de la Chine, ce que ni les États-Unis ni ses alliés occidentaux  ne pourront laisser se dérouler sans contrôle.

 
Selon le site whatdoesitmean.com, ce rapport a été rédigé par le Secrétaire américain à la Défense James "Chien Enragé" Mattis,  et par deux grands chercheurs (Kurt Volker et Vladislav Inozemtsev) du Centre pour les relations transatlantiques. Ce rapport indique que cette évaluation mondiale du DoD prévoit que, à moins d'être arrêté par des "forces économiques privées", la Russie est en «danger périlleux» d'avoir sa richesse de 75 billions de dollars (75 x 1012 $) en ressources naturelles (la plus grande du monde) pillée par un empire chinois en constante expansion, et que, à moins de l'arrêter, la Chine prendrait le contrôle de l'ensemble des districts de l'Extrême-Orient de la Russie d'ici 2050.
Les Américains croient que la Russie peut stopper cette tendance si elle établit des liens avec des entreprises japonaises, coréennes, canadiennes, américaines et australiennes,  qui peuvent fournir l'expertise nécessaire pour le développement durable de vastes régions riches en ressources comme la Russie.
Des liens plus forts entre la Russie et ces pays occidentaux, réduiraient le risque géopolitique mondial, car la Russie doit se méfier de cette tentative chinoise de "recoloniser" ce qu'elle appelle sa colonie sibérienne, puisque Pékin a déjà réinstallé un grand nombre de ses citoyens dans la région,  et qu’un plus grand nombre s’y installeraient si les investissements chinois augmentent. 
D’ailleurs, dit ce rapport américain, beaucoup de responsables au Kremlin en seraient déjà conscients, car cette «bombe temporelle géopolitique» s'approche de son point d'explosion.
 
Or, il est intéressant de noter que le président Trump a déclaré hier au président Poutine que le survol par des bombardiers américains de la Corée du Sud et de la Mer de Chine méridionale, ainsi que leurs essais prévus du système anti missiles THADD, sont des "messages d'avertissement" à la Chine, et non à la Corée du Nord. 
D’autre part, le Secrétaire d’État, Mattis, a renforcé cela en déclarant « que la guerre avec la Corée du Nord » n’est pas à l’ordre du jour", en disant:" Je ne crois pas que cela (l’essai d’ICBM nord-coréen) nous rapproche de la guerre parce que le président a été très clair, et le secrétaire d'État a été très clair, nous menons des efforts diplomatiques et économiques ".
Le président Trump a aussi confirmé au président Poutine que le Secrétaire d’État Mattis, cet ancien général,  était, en substance, responsable de l'ensemble de la réponse militaire et politique américaine aux plans d'expansion agressifs de la Chine.
Avec cette puissance américaine qui s’oppose à l’expansion de la Chine dans les océans Indien et Pacifique, ce document américain stipule que le seul «maillon faible» de cette stratégie américaine est la relation américaine avec Russie. 
CONCLUSION : les États-Unis et leurs alliés sont  prêts à renforcer leurs liens avec la Russie grâce à leur " pouvoir économique ", à condition que la Russie cesse de se tourner vers l'Est et se retourne vers l’Ouest. 
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Commentaire : L’alliance Russie-Chine est réelle, et les États-Unis en sont les grands perdants

Pendant que les Américains rédigeaient le rapport ci-dessus, afin de ramener la Russie dans leur giron, les dirigeants russes et chinois étaient justement occupés à  coordonner leur approche face au président Donald Trump lors de leur préparation du sommet du G20. Les deux parties ont d'ailleurs annoncé que les liens entre les deux pays se sont améliorés ces dernières années, lorsque le président chinois Xi Jinping a visité Moscou pour se rendre au G20.

Que Washington soit  conscient ou non du changement graduel - mais profond - dans la relation triangulaire de l'Amérique avec la Russie et la Chine au cours des dernières décennies, ce qui est clair, c'est que les États-Unis sont devenus le grand perdant.

Fini les jours où Richard Nixon et Henry Kissinger avaient habilement profité de la rivalité sino-soviétique et ont joué les deux pays l’un contre l’autre, en extrayant des concessions de chacun. Lentement mais sûrement, l'équation stratégique a considérablement changé - et le rapprochement sino-russe signale un changement tectonique au détriment évident de Washington, un changement largement dû aux actions américaines qui ont poussé les deux pays à se rapprocher.


Mais il y a peu de signes que les décideurs américains d'aujourd'hui aient assez d'expérience et d'intelligence pour reconnaître cette nouvelle réalité et comprendre les implications importantes pour la liberté d'action américaine.  Le rapport ci-dessus en est un témoignage flagrant.

Au lieu de cela, l'administration Trump - suivant les mêmes règles que les administrations Bush et Obama - se comporte avec arrogance et sans sens du droit, tirant des missiles sur la Syrie et abattant des avions syriens, complotant en Ukraine et envoyant des forces navales près de la Chine.
Le comportement de Washington découle d'un mélange de l'exceptionnalité habituelle et naïve et du pouvoir durable du lobby des armes, du Pentagone et des autres acteurs de l'État profond - tous déterminés à empêcher toute diminution des tensions avec la Russie ou la Chine. Après tout, susciter la peur de la Russie et de la Chine est une méthode efficace pour s'assurer que le prochain porte-avions ou un autre système d'armes aussi coûteux qu'inutile soit construit.
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La Russie revitalisée et la Chine modernisée en usine planétaire ont commencé à représenter un contrepoids potentiel à l'hégémonie américaine comme superpuissance unilatérale du monde. Les deux pays se rapprochent en réaction au fait que Washington accélère ses manœuvres stratégiques pour entourer à la fois la Russie et la Chine de bases militaires et d'alliances agressives avec des bases de l'OTAN aux frontières de la Russie et le «pivot pour l'Asie» du président Obama.




On peut peut-être espérer que quelqu'un du gouvernement américain informera le président Trump que ses homologues russes et chinois chantent essentiellement en harmonie, résultat involontaire d'une arrogance et d’erreurs de calcul faites par ses prédécesseurs immédiats. 
durant le diner du G20, Melania Trump était à côté de Poutine,
et Donald était trop loin pour écouter leur conversation

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Hannibal GENSERIC